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Chemins d’artistes est un événement artistique et environnemental inédit qui aura lieu sur un circuit riche en biodiversité,  dans le nord de l’Yonne (89) du 21 mai au 18 septembre 2022. Cette semaine, nous rencontrons les artistes qui participent à l’exposition.

Installer une œuvre en pleine nature, c’est une première pour toi. Raconte-nous ton processus créatif.

J’ai déjà fait 4 œuvres monumentales, dont une pièce en bronze et 3 pièces en ciment, mais en pleine nature, c’est la première fois. Au fond, je ne sais pas ce que représente cette statue… J’y suis allée tout doucement, je savais que ça allait se monter, pas de cette façon, j’avais plus ou moins une idée au départ, je voulais quelque chose de longiligne, j’étais partie sur une femme, de toutes façons, je savais qu’il y aurait une partie qui serait forcément sculptée, je voulais que ça soit une représentation anthropomorphique, je pensais même rajouter des mains et je me suis dit que ça n’était pas nécessaire. Les mains étaient prêtes, je n’avais plus qu’à les plâtrer et je me suis dit que la statue se suffisait à elle-même comme ça.

A quel moment tu as su que ta sculpture était terminée ?

Plus ça allait, plus je me disais, maintenant on va aller vraiment vers la nature, il n’y a plus que cette partie du visage qui n’aura pas de rapport avec la nature, parce que ça n’est pas du bois, c’est un plâtre, mais tout le reste, il y a du lierre, de la mousse de forêt, de la mousse d’Islande que j’ai rapporté de Berlin, les branches sont des branches de kiwi, de saule tortueux… tout ça s’est ajouté petit à petit… Parfois, je me mettais dans le salon, et je la regardais, dehors, avec suffisamment de recul, et je rajoutais des éléments au fur et à mesure. En fait, la difficulté quand tu fais une sculpture, c’est de savoir quand s’arrêter… et à un moment j’ai dit stop, ça suffit, là, c’est bon.

Et donc, pour toi, la nature, c’est une femme, pourquoi ?

Déjà, on dit la nature, le mot est féminin. La nature, c’est la matrice, quelqu’un de protecteur. La femme est un sujet qui m’a toujours tenu à cœur, aussi bien en sculpture qu’en peinture. On peut faire des sculptures, des peintures d’homme, mais il y a quelque chose que l’on ne retrouvera jamais chez l’homme et qu’on retrouve chez la femme, il y a un truc en plus.

C’est la première fois que tu travailles sur du bois ?

Oui, j’ai travaillé la terre, le ciment, la chaux, le plâtre… Mais le bois, j’adore, c’est génial, c’est naturel, surtout le travail de cette façon-là : il n’y a pas de vis, pas de clous, tout s’enroule, on avance petit à petit…

Tu es artiste depuis combien de temps ?

Ca va faire 35 ans que je fais de la sculpture ; avant, j’étais infirmière, mais il y a eu un moment où j’ai fait les 2 ; en fait, j’ai commencé la sculpture quand j’étais infirmière. Aujourd’hui, j’anime un atelier de dessins et de modèles vivants à Sens. Entre autres.

 

Retrouvez le travail de Michèle sur Instagram et Facebook.