Chemins d’artistes 2024 : une étrange activité règne du côté d’Egriselles-le-Bocage (89) 

Sous la pluie, le vent et parfois le soleil, dans la boue, l’herbe trempée ou sur le bitume, de curieux personnages à l’air plus ou moins inspiré se relaient régulièrement pour prendre les dimensions de certains arbres et façades végétales ; ils réfléchissent devant une souche ou un tas de fumier encore jaune, ils immortalisent une mare, un puits restauré, un dragon de bois coincé en haut d’une palissade comme une herbe entre les dents, ils lèvent le nez d’un ton grave vers le haut des (mini) falaises… On trouve ces poètes de la nature le long des orées, des bosquets, des prairies à l’anglaise ou des champs, on les voit déambuler au milieu des chemins communaux… Nous avons croisé l’un d’eux, Julien Isoré. 

Propos recueillis en substance 

Bonjour Julien Isoré, est-ce que tu peux te présenter ? 

Je m’appelle Julien Isoré, je suis artiste plasticien, je travaille principalement avec la forêt, le végétal, le paysage. Là, je suis en transition. Je m’installe à Paris, j’ai vécu en Meuse, dans le sud de la France, et au Portugal. Au départ, j’ai une formation juridique et une formation artistique. J’ai fait de la Recherche aux Beaux-Arts de Lisbonne et comme j’ai une maîtrise de droit public, j’essaie d’associer à mon travail la biologie, le droit, la peinture et le paysage. 

Décris-nous tes coups de coeur sur le parcours des Chemins d’artistes ? 

Un tas de fumier, l’orée d’un bois… J’ai vu plusieurs endroits intéressants où la nature est en transformation, où il se passe quelque chose, un lieu où il y a à la fois un arbre, un sol identifiable et le haut d’une pente, une pente qui laisse deviner un bosquet… 

Quel est ton projet artistique pour Chemins d’artistes ? 

Je compte utiliser des matériaux dégradables pour réaliser des sculptures traditionnelles. En se dégradant, ces oeuvres éphémères vont enrichir la vie non humaine, c’est-à-dire enrichir le végétal et l’animal ; elles vont les aider à propager le sauvage. 

Qu’est-ce qui t’a séduit dans la 2e édition de Chemins d’artistes ? 

Avec Chemins d’artistes, j’ai l’occasion d’intervenir pour redonner de la place à la nature au nom des humains si j’ose dire. Il s’agit d’une intervention positive pour l’environnement et c’est ce qui m’intéresse. D’une manière générale, quand je crée, je fais en sorte que l’oeuvre soit agréable au public, mais qu’elle contribue aussi à la propagation végétale, qu’elle ait un impact positif sur l’environnement. Chemins d’artistes est l’occasion rêvée pour travailler sur une nature ordinaire ; car je trouve qu’il n’y a rien d’ordinaire dans la nature, tout est extraordinaire, même quand elle est simple, même quand elle est travaillée par l’homme… 

Par SC Coachmedia