Serez-vous présents lors de nos prochaines activités ? Montage des crapaudrômes le 25 janvier à Malay-le-Grand et le 29 janvier entre Villeneuve-sur-Yonne et Saint-Julien du Sault. Vous pouvez venir aider à la pose ! Et ensuite au ramassage matinal quotidien. Pourquoi ? Nous vous invitons aujourd’hui à découvrir le portrait de Jack Bourand, 72 ans, surnommé « le Père Jack ».  

« Je suis coordinateur local de SOS Amphibiens France et je suis le responsable du crapaudrôme de Malay le Grand. Comme tous dans ma famille , je suis très sensibilisé à toute protection environnementale et je suis un ardent défenseur de la biodiversité. Par contre, je réfute toute posture écologique punitive et dictatoriale. Je réfute toute forme d’extrémisme pseudo-vert. Je milite pour le discernement, la tolérance et le bon sens populaire…  

Je m’investis depuis de très nombreuses années, à la protection de notre environnement, j’ai même suivi une formation Natura 2000, au sein de la DREAL de Dijon.  Il est vrai que je suis garde-chasse et pour moi, la loi, c’est la loi !

Le crapaudrôme de Malay a une très longue histoire puisque c’est le plus ancien des treize de Bourgogne . En effet notre action date de 2004 ! Dès 2000 , j’ai été interpellé par le carnage des amphibiens qui se faisaient écraser lors de leur migration pré et postnuptiale.

Ces animaux descendaient de la forêt d’Othe pour aller se reproduire dans les marais des Tourbières . Il y avait des centaines d’écrasements, qui en plus de détruire cette vie animale, ont provoqué plusieurs accidents de circulation, dont un très sérieux , en effet une jeune femme qui a paniqué, s’est retrouvée blessée dans sa voiture qui a fini sur le toit en contrebas de la route !!!

Cela ne pouvait plus durer, il fallait faire quelque chose . Il était question d’éviter une extinction de cette partie de la biodiversité et de préserver des vies humaines .

Saviez-vous que les amphibiens sont nos ancêtres ? Et oui , ce sont eux qui sont sortis les premiers du milieu aquatique des océans pour conquérir la terre ferme , lors de la création de notre monde. Nous leur devons bien cette sauvegarde !

A cette époque il ne m’était pas facile de faire quelque chose (j’étais facteur à la Poste avec des prises de service à six heures du matin … ). Alors quelques bénévoles passionnés ramassaient manuellement et de nuit les amphibiens !!!… Rapidement il s’est avéré que nous devions évoluer et créer un système plus sécurisé et efficace . Après moultes démarches et recherches de renseignements, il a été décidé de créer une barrière mobile (une toile plastique tendue sur des piquets, enterrée au sol et muni de seaux réceptacles, eux aussi enterrés, pour récupérer : grenouilles , salamandres, tritons et autres crapauds . Cela fonctionnait bien et l’équipe de bénévoles était solide et soudée .

Par la suite , nous avons remplacé la toile plastique par du grillage plastifié à fines mailles et agrafé au sol. C’était plus facile à installer et plus efficace. D’ailleurs chaque année , nous améliorons
le dispositif !

J’ai été élu conseiller municipal  , délégué à l’environnement, et j’ai impliqué encore un peu plus ma commune , dans cette action de sauvegarde. J’ai du renouveler certains bénévoles de la première heure (âge, usure de l’action, etc) et j’en ai profité pour suivre une formation auprès de la Société d’Histoire Naturelle d’Autun, de St Brisson ( 58 ), et je remercie vivement ici, Nicolas Varanguin et Gaëtan Balay . Cet apprentissage, m’a permis de maîtriser encore un peu plus  , le suivi scientifique de notre action de sauvegarde .

C’est à cette époque que j’ai rallongé notre système , le faisant passer de 300 mètres linéaires à plus de 700 m. Le dispositif actuel est tellement efficace que je le garde ainsi . Nous sommes passés d’environ 400 animaux sauvés au début, à plus de 2 500, chaque année … Même si cette action est chronophage, les résultats m’encouragent à continuer. Donc chaque matin , au lever du jour et par tous les temps  , durant trois mois, je visite mon installation pour identifier, sexer et contrôler l’état sanitaire de mes protégés.

Je commence a sentir le poids de l’âge  , surtout pour l’installation et le démontage  , alors j’ai recours à des bénévoles, des amis de Malay que j’ai entraîné dans mes délires  , mais aussi du Ruban Vert (association environnementale ou je suis administrateur, présidée par Claire Tuténuit ) et CPN / Réveil Nature ( ou je suis adhérent et présidée par Didier Duchesne). Je remercie chaleureusement ces deux assos car sans ces bénévoles , je ne mènerais pas à bien cette action de sauvegarde du vivant !

Alors , que vive notre environnement et toute sa biodiversité et rappelez-vous toujours , la Nature ne nous appartient pas, nous l’empruntons seulement à nos petits-enfants. »

Jack BOURAND , Janvier 2023 .

Pour plus d’informations : jack.bourand@lerubanvert.net, clotilderouanet@gmail.com