Les continuités écologiques, pourquoi, comment ?
Pourquoi ? Pour échapper aux menaces
Les menaces sur la biodiversité sont nombreuses mais bien identifiées :
• La fragmentation des espaces naturels, résultat de l’artificialisation des sols par des ouvrages et constructions très divers, mais souvent diffus ; l’urbanisation rapide de la périphérie de Sens et celle entraînée par la présence de deux autoroutes, créent des pressions significatives : davantage de constructions, plus de trafic sur les routes, des zones éclairées de plus en plus étendues…
• Le changement climatique, qui affaiblit les écosystèmes et les oblige à s’adapter, comme nous : migrer vers le nord ou nord-ouest pour suivre leur climat habituel est l’une des façons de s’adapter, si les conditions s’y prêtent ; mais la fragmentation des espaces peut rendre cette migration difficile ;
• La pollution par de nombreux produits chimiques ou déchets diffusés dans les airs, les eaux (souterraines ou de surface), les êtres vivants (les chaînes alimentaires) ou les sols ;
• La surexploitation des ressources naturelles, forêts, poissons ou sols…
• Le développement des espèces invasives, par exemple la renouée du Japon ou le frelon asiatique dans notre région.
Comment ? Des solutions existent
Les solutions sont globales mais aussi locales.
En dehors de la protection des écosystèmes fragiles et particulièrement riches que sont les parcs nationaux, les scientifiques préconisent plusieurs types d’action :
• Préserver la biodiversité ordinaire, c’est-à-dire des milieux les plus naturels possibles ; ceci peut se faire à l’échelle de chaque jardin, des bords de route…
• Aménager une trame verte, des corridors de biodiversité par lesquels la végétation et la faune pourront migrer vers le Nord pour s’adapter au changement climatique, créant de nouveaux écosystèmes puisque toutes les espèces ne migrent pas à la même vitesse ; trame verte mais aussi bleue pour les espèces aquatiques et amphibiens, noire pour les espèces nocturnes, blanche pour les migrations de grues et passereaux,… Bien entendu, cette migration se fait lentement et de façon diffuse, et a besoin d’un corridor aussi large que possible, où l’évolution de la nature peut se faire spontanément sans trop de pression humaine ;
• Pratiquer l’exploitation durable des forêts : l’ONF et l’IRSTEA (ancien Cemagref) travaillent ainsi à améliorer les pratiques d’exploitation, bénéficiant tant à la biodiversité qu’à la réduction des émissions de gaz à effet de serre ;
• Accélérer le changement des pratiques agricoles, pour y incorporer moins d’intrants artificiels et utiliser davantage les dynamiques naturelles au bénéfice de la production, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et la pollution des eaux souterraines ;
• Intégrer la biodiversité dans les activités du territoire, voire promouvoir le développement, autour du corridor ou dedans, d’activités fondées sur l’existence d’une nature florissante, en particulier agricoles mais aussi artistiques, touristiques ou naturalistes !
Le Ruban Vert essaie de promouvoir toutes ces solutions, à grande ou petite échelle ; il suffit bien souvent de laisser faire la nature !